Le Krak des Chevaliers
Mon rêve de visiter un jour cet extraordinaire joyau du monde médiéval qu'est le krak des chevaliers, j'ai eu la chance de le réaliser le 17 août 2010 lors d'un voyage, avec mon épouse, dans le cadre d'une découverte archéologique et historique du Liban et de la Syrie. Plusieurs articles sur ce blog seront donc consacrés à ces hauts lieux de la culture médiévale que j'ai pu découvrir à cette occasion.
Haut-lieu des Croisades, le krak des Chevaliers (Syrie) pouvait abriter une garnison d'environ deux mille hommes. Le château est de dimensions plus modestes que celui de Sâone ( deux hectares et demi au lieu de cinq). Un aqueduc à quatre arches acheminait l'eau à l'intérieur de la forteresse. Le "barqil" ou bassin était destiné à abreuver les animaux, l'eau pour les humains provenant de puits ou de citernes.
Le château était conçu pour accueillir surtout des cavaliers. L’entrée, autrefois équipée d’un pont–levis, débouche sur une longue rampe en pente douce. Le dallage avait été conçu avec des irrégularités pour faciliter la montée des chevaux. Hommes et bêtes cohabitaient dans d'immenses salles voûtées. Un moulin à vent existait au Moyen-Age sur l'une des tours, surplombant une aire de battage. Dans les réserves ont été découvertes de grandes jarres en terre cuite qui conservaient l'huile, le vin, les céréales. Le réfectoire des troupes abrite encore des vestiges de tables en pierre où les repas étaient pris par les occupants des lieux.
Dans la salle derrière la galerie se tenait le conseil des Chevaliers, ainsi que les réceptions des visiteurs de marque, d’où son appellation de Salle des Chevaliers. Longue de 27 m, elle comporte trois travées sur croisées d’ogive. Sur le pilier Nord, on peut encore lire une inscription latine que l’on peut traduire par : « Aie la richesse, aie la sagesse, aie la beauté, mais garde–toi de l’orgueil qui souille tout ce qu’il approche ». La phrase est de Vincent de Beauvais, un moraliste du XIIIe siècle.