Le gisant de Richard à Fontevraud
Après l’événement de Châlus en Limousin où un carreau d’arbalète lui fut fatal, le corps de Richard Cœur de Lion fut transporté en Anjou. On sait que sa mère Aliénor était venue assister à ses derniers instants, ainsi qu’elle l'écrit elle-même dans un acte authentifié. Il s’agit d’ une charte de donation rédigée le 21 avril 1199 par Aliénor en faveur de l’abbaye Notre-Dame de Turpenay, : “… parce que notre très cher abbé de Turpenay a assisté avec nous à la maladie et à la mort de notre très cher fils »1. Sont également présents à Châlus, lors de l’agonie de Richard, les évêques de Poitiers et d’Angers, l’évêque Hugues de Lincoln, l’abbé Pierre Milon (ou Million) de l’Abbaye du Pin, aumônier de Richard et Luc, abbé de Turpenay. Il est possible toutefois que la dépouille du roi le plus emblématique de la dynastie des Plantagenets ait pu transiter brièvement par Chinon où se trouvait la résidence favorite de cette famille. Henri II, le père de Richard, était mort en 1189 dans le château de cette ville où il avait fait édifier le fort Saint-Georges. Reste que c’est à Fontevraud, non loin de Chinon, que Richard fut conduit in fine.
les gisants d'Isabelle d'Angoulême et Richard Coeur de Lion à Fontevraud
La nécropole royale de cet ensemble monastique exceptionnel abrite les gisants d’Henri II, de son épouse Aliénor, de son fils Richard Cœur de Lion, d’Isabelle d’Angoulême devenue reine d’Angleterre après son enlèvement retentissant par Jean sans Terre, également fils d’Henri II. Formé de cinq prieurés, ce monastère était chef de l’ordre mixte fondé par Robert d’Arbrissel en 1099 et il fut ensuite richement doté par les Plantagenets.
nécropole royale de Fontevraud et les sept absidioles du chevet
C’est à l’abbaye de Fontevraud que la reine Aliénor se retira sur la fin de ses jours. Elle y fut à son tour ensevelie en 1204. Voici la liste des noms de la famille royale qui rejoignirent ainsi Henri II dans sa nécropole : Isabelle d'Angoulême, sa belle-fille, morte à Fontevraud sous l'habit religieux, Raymond VII de Toulouse, son petit-fils. Il faut noter que le cœur du roi Jean-sans-Terre, son fils, le cœur du roi Henri III, son petit-fils, y furent également transférés.
1 Charte d'Aliénor d'Aquitaine rédigée à Fontevraud le 21 avril 1199, publiée par Antoine Perrier dans le bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Tome 87, 1958, page 50