Château de Saône

Août 2010. Dans la chaleur accablante du maquis de Syrie, nous découvrons le château de Saône aux massives murailles. Les myrtes et les chênes kermès sont parsemés à l'entour, offrant un paysage remarquable avec des senteurs  propres aux climats arides. La  forteresse, contrairement à la plupart des citadelles franques qui furent construites en Terre Sainte, n'est pas juchée sur une hauteur comme le krak des Chevaliers par exemple. Lors de la Première Croisade, ni les troupes de Raymond de Toulouse ni celles de Godefroi et de Robert de Flandres ne passèrent par ce lieu improbable où les Byzantins avaient implanté un lieu fortifié. Les Croisés en firent leur plus importante implantation par la taille des bâtiments qu'ils édifièrent en Terre Sainte. Les impressionnants vestiges démontrent le rôle de place de garnison que jouait le château de Saône où des milliers de soldats pouvaient à tout moment être mobilisés contre l'ennemi venu de la côte ou de l'intérieur des terres.

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les environs du château de Saône en Syrie ( photo C. Belingard, août 2010)

 

Ni les Templiers, ni les Hospitaliers n'en assurèrent directement le contrôle. Un texte de 1108 mentionne un certain Robert, fils de Foulque, recevant le fief du Sahyoun ( Saône) du prince d'Antioche. C'est un château fort typique de la première moitié du XIIème siècle avec trois parties bien distinctes: le corps d'armes où étaient logées les troupes, le corps de logis du châtelain avec son donjon, et la basse-cour, chacune de ces parties étant séparées par des fossés. Deux pont-levis, une citerne, et une prison y furent installés.  De l'époque byzantine subsistent deux grosses tours aux pierres régulières jointées par du ciment. On peut aussi remarquer sur l'une des murailles des pierres en bossage rustique ainsi façonnées pour amortir le choc des boulets. A cette époque, on utilisait surtout ces projectiles pour faire diversion.

 

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les murailles du château de Saône ( Syrie, photo C.Bélingard, août 2010)
 

 

Robert de Saône y fut tragiquement décapité par celui qui avait été longtemps son ami, l'atabeg de Damas Tough Tegin. Le prince musulman lui trancha en effet la tête après que Robert eût refusé d'abjurer sa religion pour se convertir à l'Islam. Le 26 juillet 1187, c'est Saladin en personne qui fit la conquête du Château de Saône alors que le comté de Tripoli, où avait longtemps régné Raymond de Toulouse, était à son tour repris par les musulmans. L'assaut fut donné par la basse-cour alors que Saladin avait par ruse fait installer une partie de ses troupes du côté du corps de garde. Le château fut transformé en lieu de villégiature et équipé notamment d'un hammam.

 

 

 

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